Au pays des fines bulles, l’effervescence porte le nom de Champagne. Berceau des vins, cette mer de vignes s’étend sur près de 34 500 hectares, de la Montagne de Reims à la Vallée de la Marne, en passant par la Côte des Blancs et la Côte des Bar. Sous la terre, des kilomètres de galeries transformées en caves par les producteurs de champagne, où sommeillent des dizaines de millions de cuvées.
Au cœur de la cité des sacres, les crayères gallo-romaines de la colline Saint-Nicaise – classées au patrimoine mondial de l’UNESCO – renferment les plus grands millésimes, à l’image de ceux de la Maison Taittinger. La belle aventure familiale, débutée quatre générations plus tôt, perpétue l’héritage de ses fondateurs tout en s’inscrivant dans une quête constante d’excellence. Profondément attachée au patrimoine, elle s’engage depuis plus de dix ans dans une démarche écoresponsable. Certifié Haute Valeur Environnementale (HVE) et Viticulture Durable en Champagne (VDC), son vignoble de 288 hectares – le troisième plus grand de la région – réparti sur 37 crus, est conduit selon les principes de la viticulture raisonnée, avec notamment l’enherbement de 90 % de ses parcelles, préservées d’herbicides. L’ambition : convertir l’ensemble des vignes à l’agriculture biologique, en faveur de la santé et de l’environnement.
À Épernay, Moët & Chandon a pris elle aussi très tôt le virage de la viticulture durable en adoptant dès les années 2000 des pratiques respectueuses de la terre afin de réduire son empreinte carbone et préserver la biodiversité. « Nous ne concevons plus l’agriculture comme une chose qui doit être dominée. Pour notre futur, nous devons préserver notre patrimoine naturel, notre terroir et l’excellence de nos vins », confie Frédéric Gallois, directeur du vignoble. Cette démarche s'est concrétisée par la certification HVE de ses vignobles. En 2020, une nouvelle étape est franchie : la suppression totale de l'utilisation d'herbicides au profit de couverts végétaux, composés de légumineuses ou de céréales.
Pour optimiser ses ressources et réduire son impact environnemental, la Maison s’appuie sur des technologies de pointe : capteurs, imagerie satellite et robotique afin de permettre une surveillance précise des vignes, du suivi de la météo à la détection précoce des maladies. « Ces données précieuses guident une gestion ciblée des ressources, réduisant ainsi les intrants chimiques et optimisant chaque étape du processus, de la culture à la récolte », indique Frédéric Gallois. En novembre 2021, Moët & Chandon a lancé Natura Nostra, un programme d'agroécologie d'envergure visant à préserver la biodiversité et à renforcer la résilience des écosystèmes champenois. Ce programme ambitieux prévoit notamment la création de plus de cent kilomètres de corridors écologiques d'ici 2027, reliant entre eux les habitats naturels et permettant la libre circulation de la faune et de la flore.
Élaborer le champagne de demain, c’est aussi répondre aux défis de notre époque. Pour Martin Jean, Chef Sommelier du Domaine Les Crayères à Reims : « Le changement climatique est une réalité qui affecte d'ores et déjà le vignoble champenois. Des hivers plus doux, des printemps plus précoces et des épisodes de gel plus tardifs perturbent le cycle végétatif de la vigne et menacent la qualité des raisins ». Pour pallier ces effets, la Maison Moët & Chandon mise sur la diversité génétique de ses trois cépages emblématiques. « Nous avons créé un conservatoire viticole nommé Essentia. Ce dernier regroupe 1 800 individus caractérisés dont nous assurons le suivi. À court et moyen terme, nous espérons qu’ils répondront aux attentes de demain, notamment avec un cycle plus tardif. Au même titre, nous diversifions notre matériel végétal avec de nouveaux cépages davantage tolérants aux maladies afin qu’ils soient mieux adaptés aux conséquences du dérèglement climatique », souligne le directeur du vignoble.
Face à l’urgence écologique, la Champagne, le Beaujolais et la Bourgogne se sont associés pour assurer la pérennité de leurs vignobles : ensemble, ils portent la construction d’une serre bioclimatique à Oger baptisée Qanopée. Le principe ? Sécuriser la production de plants de vignes mères grâce à la prémultiplication du matériel végétal. Un bel exemple de résilience pour faire pétiller le monde entier.
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