Dès le début du XXe siècle, l'Alsace s'impose comme un pionnier de l'industrie automobile française. L'aventure commence avec la famille De Dietrich, spécialisée dans la fabrication de rails et de wagons. Face à l'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Empire allemand, la famille choisit de s'établir en 1879 à Lunéville, en Lorraine libre, pour préserver sa production en France. C'est là qu'en 1897, Eugène De Dietrich et son neveu Adrien de Turckheim s'associent à Amédée Bollée, père et fils, les créateurs de l’Obéissante, la première voiture à vapeur au monde. En 1902, l’équipe accueille Ettore Bugatti, un jeune ingénieur italien prometteur. Il se voit confier la conception de véhicules modernes et performants qui seront commercialisés par Émile Mathis, un entrepreneur strasbourgeois. Faute de rentabilité, De Dietrich se retire du marché en 1905, mais les deux hommes en décident autrement et poursuivent l'aventure ensemble. Rapidement, leur collaboration marque le monde des compétitions avec des véhicules révolutionnaires comme les Bugatti Type 6 et 7. Toutefois, leurs visions divergent et leurs chemins se séparent. Émile Mathis se tourne vers la production de voitures populaires avec, entre autres, la Baby et la Babylette, tandis qu’Ettore Bugatti crée des bolides de luxe. Il remportera plus de 2 000 courses avec la Bugatti Type 35 et donnera naissance à la légendaire Bugatti Type 41 dite Royale, parmi les plus rares et convoitées de l’histoire de l’automobile.
Fritz et Hans Schlumpf, figures incontournables de l'industrie textile en Alsace, ont également marqué le paysage automobile de la région. Leur passion les a amenés à constituer, dès 1960, une collection de voitures de luxe exceptionnelle. Dissimulée pendant des années dans une ancienne filature désaffectée, celle-ci sera découverte en 1977 lors d'un conflit social déclenché par la faillite de l’entreprise, éclaboussant les frères Schlumpf d’un scandale sans précédent. Le site sera occupé par les syndicats les deux années suivantes, ces derniers prenant l’initiative d’en ouvrir les portes au public. Confisqué aux frères Schlumpf après un long procès, ce fonds doté de plus de 500 véhicules sera vendu à l'Association du Musée National de l'Automobile, créée pour l'occasion. C'est ainsi que le Musée, détenteur de la plus grande collection de Bugatti Royales au monde, a vu le jour en 1982. À travers différents espaces thématiques, des projections et de nombreuses animations, il offre un panorama complet de l'évolution de l’industrie automobile, depuis ses origines jusqu'à aujourd’hui. Il propose également une expérience inédite à ses visiteurs : piloter une voiture mythique ou une supercar sur son autodrome. Des véhicules prestigieux tels que la Lamborghini Huracan Spyder (2016), la Bugatti Veyron (2013), la Chevrolet Impala (1965), la Bentley S1 (1957) ou encore la MG TD (1951) sont disponibles. Un moment inoubliable qui ravira les passionnés !
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